
Rocaille Saint-Cyprien
Cette rocaille, située rue Priolat, est très intéressante car nous connaissons les maçons-rocailleurs qui ont réalisé cette terrasse située à l’étage et l’ensemble des éléments de l’escalier. Les propriétaires, M. Mme Dinies situent la construction de cette rocaille vers 1936. La maison a été incendiée à la fin de la seconde guerre mondiale comme de nombreux bâtiments de la région.La maison fut en grande partie détruite, il ne restait que les murs du rez de chaussée, la terrasse et l’escalier. C’est l’état dans lequel, les propriétaires ont acheté cette maison. C’est la détermination de Madame Dinies qui a sauvé l’ensemble de la rocaille alors que les architectes de l’époque voulaient la supprimer. Celle-ci n’était pas, selon leurs avis, dans le « style » de la maison. Madame Dinies tenait à conserver « son escalier de princesse ». Grâce à cette décision, un témoin de l’architecture des rocailleurs a été sauvé. Madame Dinies possède une vieille photo des frères Souletis qui avaient une entreprise de maçonnerie et de ciment armé à Saint-Cyprien. La rocaille était souvent une sorte de « carte de visite » pour les maçons, une façon de montrer leur savoir-faire et d’être reconnus.
Qui sont ces artisans ? Souvent des maçons qui ont trouvé dans le mariage du ciment et du fer un nouveau moyen d’expression qui correspond à la demande de l’époque. Le maçon devient aussi cimentier, il va fabriquer des objets en ciment (armé ou pas), ce qui lui était impossible autrefois (des réservoirs d’eau, des bacs d’arrosage, lavoirs etc.). Les paysagistes, les jardiniers, spécialistes des aménagements des parcs et jardins, sont de fait directement concernés par les nouvelles technologies. Ces artisans ont des appellations diverses mais leurs prestations divergent aussi parfois : « rocailleur-cimentier, jardinier-rocailleur, maçon-rocailleur, cimentier ou cimenteur, rocheur, treillageur-rocailleur… ».
Je remercie Madame Diniès pour la photo qu’elle m’a gentiment scannée.